Où un peu d’Etymologie vient nous surprendre

Prenons les choses dans l’ordre :

1°/ On commence à décoder les noms des lames du Tarot avec la méthode de Rom (A=1, B=2, C=3 etc.) . Pendant un temps, tout va très bien !! Les découvertes abondent, le gibier pullule, et le miel pousse sur les arbres (enfin, vous voyez l’image…), bref : c’est le pays de Canaan ! Mais…

2°/ Eh bien tôt ou tard, on commence à se demander d’où viennent les noms des Arcanes.

Savez-vous par exemple que le mot Bateleur est apparu pour la 1ère fois au XIII ème siècle? Le mot « Papesse » au XVème Siècle. Etc.

Si on suit l’idée de Rom, qui postule que le Tarot soit la création de l’Abbé Suger au XIIème siècle, on en vient inévitablement à envisager plusieurs hypothèses… En voici 2 :

Hypothèse 1 : Rom se trompe sur l’auteur et la date de création du Tarot.

Si Rom se trompe sur la date et l’auteur du Tarot, cela ne change rien au fait que le Code qu’il a mis à jour fonctionne. Dans ce cas, perfectionner le décryptage du code garde son sens. Il convient cependant d’abandonner l’hypothèse d’un Suger créateur du Tarot, et les fausses pistes que cette hypothèse peut susciter.

Hypothèse 2: Rom a raison, mais les noms des lames ont changé.

Dans ce cas, quels étaient, par exemple, les noms originaux du Bateleur? De la Papesse? etc. En tout cas, il semble qu’il ne serve à rien de décoder ces noms, et plus fructueux en revanche de chercher les noms originaux des lames, en s’appuyant sur notre connaissance du Code Conver/Rom.

Il y a gros à parier que Rom a de bonnes raisons pour considérer que Suger est le créateur du Tarot. Mais l’est-il, au regard de ces problèmes etymologiques. Tout du moins, est-il bien le créateur intégral du jeu complet tel qu’il nous est parvenu? Doit-on reformuler l’hypothèse en considérant qu’il est l’inspirateur du jeu, mais que la finalisation en est bien plus tardive? Ou bien la clandestinité supposée du Tarot a-t-elle amplifié la déformation d’un jeu de lames original que Suger aurait inspiré ou commandité?

Sur ces importantes questions, nous attendons les réponses du Maître…

… et le 12 décembre 2008 (pour être précis), Maître Rom a répondu ceci :

Salut mec,
Félicitations pour ton blogue.
La démarche éthymologique est à la base de mes recherches. Le Larousse – avec Le dictionnaire des symboles – est mon livre de chevet. J’ai aussi une grammaire latine qui ne me quitte jamais, de peur que je n’en perdisse mon latin. En ce qui concerne la datation du nom des Arcanes, il me semble que d’après mon Larousse, ils viennent tous du XIIe siècle sauf Le Chariot. Il faut savoir que les dicos se basent sur les documents extants. Le Tarot de Conver n’est pas encore reconnu comme membre du club. Je postule donc (Hypothèse 3!?) que tous les noms d’Arcanes viennent bien du XIIe siècle, qu’ils étaient certainement présent dans la langue populaire mais que certain(s) n’a/n’ont fait leur apparition écrite que plus tard.

Je tiens à ajouter ceci. Tu as raison de dire que le code fonctionne que Suger soit l’auteur du Tarot ou non. J’ai cependant assez d’éléments pour dire que Suger utilisait le code au XIIe siècle. Je crois qu’il y a une bonne probabilité qu’il en soit l’inventeur mais il l’a peut-être hérité de quelqu’un d’autre. J’ai également assez d’éléments pour dire que Suger a utilisé ce code pour bâtir le Tarot. Le jeu a probablement évolué au fil des siècles. Mais je soutiens que le code nous prouve que le nom des Arcanes est coulé dans le béton…

ROM

Et puis plus récemment, le spécialiste connu et reconnu des tarots historiques Charly Alverda a fait la réponse suivante à ce post. (la réponse apparait aussi dans les Commentaires, mais Charly Alverda m’a autorisé à la publier en l’ajoutant au corps de l’article) :

Bonjour à tous

Les premières règles en français que nous connaissons sont contemporaines du Tarot de Vieville (1ère moitié du XVIIè siècle), elles nous permettent de retrouver l’étymologie de certaines cartes. Car c’est seulement en France que nous trouvons les seules règles de jeu imprimées avant le XVIII° siècle, ceci nous donne une piste, car si les peintres des cours italiennes dessinent et peignent les premières ESTAMPES qui renferment potentiellement (voir site) les 22 « triomphes » en 1465, les premières cartes à jouer de ces peintres renfermant ces triomphes (type Visconti-Sforza) sont uniques en Europe.

Les tarots de Mantegna ne sont pas de Mantegna, mais SURTOUT ce ne sont pas des cartes à jouer ! Mais bien des estampes, ceci est d’importance.

http://www.letarot.com/pages-vrac/pages/Tarot-Mantegna.html

Il faut bien dissocier les productions des peintres de celles des CARTIERS, ces derniers produisant les tarots en série changent légèrement l’iconographie néo-platonicienne du début de la Renaissance pour l’infléchir dans l’hermétisme, qu’en 1471 la cour de Cosme de Médicis répand dans toute l’Europe. Celà m’incite à penser (à l’aide d’un faisceau de convergences) que les premiers tarots produits par les Maîtres cartiers sont français et vraisemblablement lyonnais, Lyon étant la première ville « italienne ».

Les 22 cartes s’appellent en France des triomphes jusqu’au XVIIIè siècle, Le Bateleur s’appelle Baga, Bagat ou encore Pagat, le Mat est Ma, Math, le valet : Faon et il y a des brizigoles (!)

Tous ces termes sont d’origine italienne : Les triomphes viennent des trionfi (uniques en Europe) organisés pour les fêtes, dont celle du Carnaval , Bagat vient de Bagatto, le roi du carnaval italien (le Petit des joueurs, une bagatelle), Mat de Matto (le fou), Faon est pour Fante, le Valet, et Brizigole vient certainement des verzigole,« séquences » dans le jeu de Minchiate. De plus il n’y a que 7 « tarocs » dans les 78 cartes, de TAROCCI, terme inventé pour l’occasion. Ce sont les Maçons français du XVIIIè au XXè siècle qui ont inventés les termes d’ARCANES et de LAMES, après que les Maîtres cartiers aient disparus. “Arcane” est un terme inventé par Paracelse pour désigner une médecine, et une lame au XVIè siècle était celle de la faux de la mort : “ Et tost seront étendus sous la lame “ (Ronsard).

L’étymologie est certes importante… si on la replace dans son contexte. Quand dans “nos” cartes, les termes de Tarocs, Baga, Bagat, Pagad, Mat, Math… ont-ils été remplacés par les termes modernes? Evidemment après leur mention dans les règles. Les triomphes deviennent tarocs au début du XVIè siècle, quand un nouveau jeu de triomphes apparaît. L’orthographe n’étant pas fixée avant le XVIIIè siècle, les cartiers francisent les tarocci en tarocs jusqu’au XVIIè siècle, mais Rabelais au XVIè les appellent : tareaux.

ORIGINE DES CARTES A JOUER :

“ On retrouve des traces remontant au XIIè ou XIIIè siècle d’un jeu mamelouk dont la forme est très proche du jeu italien. Par ailleurs, le nom de certaines figures (naib malik et thani naib) rappelle le mot italien naibbe ainsi que le mot espagnol naipes, qui désignent les cartes à jouer.
L’introduction en Europe s’est faite par l’Espagne, qui était alors occupée par les Maures, et par l’Italie, grâce aux commerçants vénitiens et lombards.
En Italie, le 23 mars 1375, un décret des prieurs de Florence interdit un jeu qui est appelé « naib-be », ce que confirme deux fois la Chronique de Viterbe en 1379 en parlant d’un jeu qui « en sarrasin se nomme nayb ou hayl ».
Ce serait vraisemblablement les enfants réfugiés arméniens qui apprirent aux enfants italiens à jouer au naïbi comme l’atteste à Florence, en 1393, Giovanni Morelli, qui recommande « d’éviter les jeux de hasard comme les dés et d’imiter plutôt les enfants qui jouent aux osselets, à la toupie et aux naïbes (naïbi) ». Primitivement le jeu de cartes oriental joué par les enfants devait être très simple, analogue aux jeux de la « bataille » qu’ils jouent encore aujourd’hui : les figurines des officiers supérieurs éliminant celles des inférieurs. Le jeu comportait quatre « compagnies », distinguées chacune par une « enseigne » que portaient les personnages :

  • une bourse de deniers (devenu plus tard le carreau),
  • une coupe à boisson (remplacée par le coeur),
  • une épée (par le pique)
  • et un gourdin (par le trèfle)

composées de 8 soldats numérotés de 2 à 9 et trois naïbis différents (pas de dame). Voir : http://usf.bridge.free.fr/bridge/cartesajouer.html

A ces cartes à jouer traditionnelles, on a ajouté au milieu du XVè siècle, 22 estampes et une figure supplémentaire le Chevalier ou Cavalier, certains jeux ajoutant même une Chevalière.

Au moyen-âge les cartes s’appelaient “quartes”, et en effet l’homme médiéval vivant enfermé dans les guildes de métier et les confréries religieuses ne pouvait inventer la “cinquième bande” (de la règle). L’homme était composé – selon l’Eglise – du quaternaire, le matériel, et du ternaire, le spirituel. Le Roman du Graal est exemplaire comme illustration de mon propos. La notion de quintessence (quinte-essence) se répand par l’imprimerie d’abord en Italie, puis dans toute l’Europe. Le lettré, l’artiste de la renaissance prend le sénaire pour base : (1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6 = 21, 6 X 11 = 77, mais le Mat étant derrière toutes les cartes et les contenant toutes est cette quintessence.

Ceci dit, je ne doute pas que le “code de Rom” fonctionne !

Cordialement,

C…a

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6 Réponses to “Où un peu d’Etymologie vient nous surprendre”

  1. Rom Says:

    Salut mec,
    Félicitations pour ton blogue.
    La démarche éthymologique est à la base de mes recherches. Le Larousse – avec Le dictionnaire des symboles – est mon livre de chevet. J’ai aussi une grammaire latine qui ne me quitte jamais, de peur que je n’en perdisse mon latin. En ce qui concerne la datation du nom des Arcanes, il me semble que d’après mon Larousse, ils viennent tous du XIIe siècle sauf Le Chariot. Il faut savoir que les dicos se basent sur les documents extants. Le Tarot de Conver n’est pas encore reconnu comme membre du club. Je postule donc (Hypothèse 3!?) que tous les noms d’Arcanes viennent bien du XIIe siècle, qu’ils étaient certainement présent dans la langue populaire mais que certain(s) n’a/n’ont fait leur apparition écrite que plus tard.

    Je tiens à ajouter ceci. Tu as raison de dire que le code fonctionne que Suger soit l’auteur du Tarot ou non. J’ai cependant assez d’éléments pour dire que Suger utilisait le code au XIIe siècle. Je crois qu’il y a une bonne probabilité qu’il en soit l’inventeur mais il l’a peut-être hérité de quelqu’un d’autre. J’ai également assez d’éléments pour dire que Suger a utilisé ce code pour bâtir le Tarot. Le jeu a probablement évolué au fil des siècles. Mais je soutiens que le code nous prouve que le nom des Arcanes est coulé dans le béton…

  2. Charly Alverda Says:

    Bonjour à tous

    Les premières règles en français que nous connaissons sont contemporaines du Tarot de Vieville (1ère moitié du XVIIè siècle), elles nous permettent de retrouver l’étymologie de certaines cartes. Car c’est seulement en France que nous trouvons les seules règles de jeu imprimées avant le XVIII° siècle, ceci nous donne une piste, car si les peintres des cours italiennes dessinent et peignent les premières ESTAMPES qui renferment potentiellement (voir site) les 22 « triomphes » en 1465, les premières cartes à jouer de ces peintres renfermant ces triomphes (type Visconti-Sforza) sont uniques en Europe.

    Les tarots de Mantegna ne sont pas de Mantegna, mais SURTOUT ce ne sont pas des cartes à jouer ! Mais bien des estampes, ceci est d’importance.

    http://www.letarot.com/pages-vrac/pages/Tarot-Mantegna.html

    Il faut bien dissocier les productions des peintres de celles des CARTIERS, ces derniers produisant les tarots en série changent légèrement l’iconographie néo-platonicienne du début de la Renaissance pour l’infléchir dans l’hermétisme, qu’en 1471 la cour de Cosme de Médicis répand dans toute l’Europe. Celà m’incite à penser (à l’aide d’un faisceau de convergences) que les premiers tarots produits par les Maîtres cartiers sont français et vraisemblablement lyonnais, Lyon étant la première ville « italienne ».

    Les 22 cartes s’appellent en France des triomphes jusqu’au XVIIIè siècle, Le Bateleur s’appelle Baga, Bagat ou encore Pagat, le Mat est Ma, Math, le valet : Faon et il y a des brizigoles (!)

    Tous ces termes sont d’origine italienne : Les triomphes viennent des trionfi (uniques en Europe) organisés pour les fêtes, dont celle du Carnaval , Bagat vient de Bagatto, le roi du carnaval italien (le Petit des joueurs, une bagatelle), Mat de Matto (le fou), Faon est pour Fante, le Valet, et Brizigole vient certainement des verzigole,« séquences » dans le jeu de Minchiate. De plus il n’y a que 7 « tarocs » dans les 78 cartes, de TAROCCI, terme inventé pour l’occasion. Ce sont les Maçons français du XVIIIè au XXè siècle qui ont inventés les termes d’ARCANES et de LAMES, après que les Maîtres cartiers aient disparus. “Arcane” est un terme inventé par Paracelse pour désigner une médecine, et une lame au XVIè siècle était celle de la faux de la mort : “ Et tost seront étendus sous la lame “ (Ronsard).

    L’étymologie est certes importante… si on la replace dans son contexte. Quand dans “nos” cartes, les termes de Tarocs, Baga, Bagat, Pagad, Mat, Math… ont-ils été remplacès par les termes modernes? Evidemment après leur mention dans les règles. Les triomphes deviennent tarocs au début du XVIè siècle, quand un nouveau jeu de triomphes apparaît. L’orthographe n’étant pas fixée avant le XVIIIè siècle, les cartiers francisent les tarocci en tarocs jusqu’au XVIIè siècle, mais Rabelais au XVIè les appellent : tareaux.

    ORIGINE DES CARTES A JOUER :

    “ On retrouve des traces remontant au XIIè ou XIIIè siècle d’un jeu mamelouk dont la forme est très proche du jeu italien. Par ailleurs, le nom de certaines figures (naib malik et thani naib) rappelle le mot italien naibbe ainsi que le mot espagnol naipes, qui désignent les cartes à jouer.
    L’introduction en Europe s’est faite par l’Espagne, qui était alors occupée par les Maures, et par l’Italie, grâce aux commerçants vénitiens et lombards.
    En Italie, le 23 mars 1375, un décret des prieurs de Florence interdit un jeu qui est appelé « naib-be », ce que confirme deux fois la Chronique de Viterbe en 1379 en parlant d’un jeu qui « en sarrasin se nomme nayb ou hayl ».
    Ce serait vraisemblablement les enfants réfugiés arméniens qui apprirent aux enfants italiens à jouer au naïbi comme l’atteste à Florence, en 1393, Giovanni Morelli, qui recommande « d’éviter les jeux de hasard comme les dés et d’imiter plutôt les enfants qui jouent aux osselets, à la toupie et aux naïbes (naïbi) ». Primitivement le jeu de cartes oriental joué par les enfants devait être très simple, analogue aux jeux de la « bataille » qu’ils jouent encore aujourd’hui : les figurines des officiers supérieurs éliminant celles des inférieurs. Le jeu comportait quatre « compagnies », distinguées chacune par une « enseigne » que portaient les personnages : une bourse de deniers (devenu plus tard le carreau),
    # une coupe à boisson (remplacée par le coeur),
    # une épée (par le pique)
    # et un gourdin (par le trèfle)
    composées de 8 soldats numérotés de 2 à 9 et trois naïbis différents (pas de dame). “ http://usf.bridge.free.fr/bridge/cartesajouer.html

    A ces cartes à jouer traditionnelles, on a ajouté au milieu du XVè siècle, 22 estampes et une figure supplémentaire le Chevalier ou Cavalier, certains jeux ajoutant même une Chevalière.

    Au moyen-âge les cartes s’appelaient “quartes”, et en effet l’homme médiéval vivant enfermé dans les guildes de métier et les confréries religieuses ne pouvait inventer la “cinquième bande” (de la règle). L’homme était composé – selon l’Eglise – du quaternaire, le matériel, et du ternaire, le spirituel. Le Roman du Graal est exemplaire comme illustration de mon propos. La notion de quintessence (quinte-essence) se répand par l’imprimerie d’abord en Italie, puis dans toute l’Europe. Le lettré, l’artiste de la renaissance prend le sénaire pour base : (1 + 2 + 3 + 4 + 5 + 6 = 21, 6 X 11 = 77, mais le Mat étant derrière toutes les cartes et les contenant toutes est cette quintessence.

    Ceci dit, je ne doute pas que le “code de Rom” fonctionne !

    Cordialement,

    C…a

  3. Premdas Says:

    Merci Jérôme pour cet esprit critique bien nécessaire pour avancer sur le Chemin du Tarot, qui autrement peu vite se transformer en un véritable mirage en guise d’oasis.

    Charly Averda avait posé le problème des apostrophes, qui apparaissent bien tardivement, et certainement pas au XII° siècle. D’autre part, tu t’es rendu compte que bien des noms du Tarot de Marseille n’étaient pas employés sous cette forme au XII° siècle, et certains pas même au XIII°. J’ai bien peur que les formes nominales utilisées ne sont pas apparues d’abord dans la langue populaire, comme l’invite à penser Rom; il n’y a qu’à voir comment aujourd’hui encore, dans les campagnes reculées comme le village d’Auvergne ou j’habite, les formes populaires qui se sont conservées sont des patois assez éloignés du françois bien policé utilisé dans le Tarot.
    Les réformes langagières sont à mon sens l’oeuvre d’initiés chargés de préserver le symbolisme éternel au travers des formes temporelle et changeantes; et ces initiés qui font évoluer les formes de l’art et du langage sont loin d’être analphabètes, puisqu’ils connaissent les langues mères dans leur principe même et lisent les révélations traditionnelles dans le texte original.
    Il se peut ainsi que les créateurs du Tarot aient utilisé des formes qui ne seraient en vogue que bien plus tard, tout simplement parce qu’il participaient activement à la réforme langagière, de la même manière que les initiés parmi les bâtisseurs introduisaient de nouvelles formes symboliques, adaptées à l’époque, pour traduire des réalité intemporelles.

    Je pense que les Templiers, qui ont couvert une période assez large, qui se sont révélés être des innovateurs dans bien des domaines, et sont connus pour avoir été des experts en codages initiatiques, ont été les principaux acteurs de ces transformations langagières. Leurs contacts avec les gnostiques Ismaëlites va également dans le sens d’une création possible du Tarot par les Templiers, car on sait que le premier Tarot fut porté par un sarrasin en terre d’Espagne. Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet, et on peu même envisager une collaboration active bien que discrète avec les Cathares, qui avaient en leur possession la même structure initiatique que les Ismaélites, celle là même sur laquelle est basé le Tarot, ce que je puis prouver… mais un autre jour.

    Je ne penses pas que les noms du Tarot français viennent de l’italien, comme le pense Charly Averda. Je me suis pas mal exprimé sur le sujet sur le site de Rom, mais je te redonnerais avec plaisir mes arguments.

    Au plaisir de te lire, quand tu reviendras de vacances!

    A +

  4. Premdas Says:

    Salut Jérôme, pour la énième fois depuis que tu seras rentré de vacances…

    Je voulais redonner ici les liens pour s renseigner à propos de l’apostrophe :

    http://www.dicocitations.com/definition_littre/34094/Apostrophe.php
    http://aleph2at.free.fr/index.html?http://aleph2at.free.fr/glossaire/apostrophe.htm
    http://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=LS_091

    Tiens, j’ai présenté le site de Rom (qui m’en à bloqué l’accès, vive la liberté d’expression) à mon ami Alex et sa copine qui s’intéressent depuis peu au Tarot (je les ai contaminé), et viennent de temps en temps chez moi consulter Internet (il n’y a pas de connexion partout dans nos petites montagnes…). Alex, qui à été sincèrement impressionné par le travail de Rom (faut dire qu’il y a de quoi), lui a donné quelques éléments de réflexion, tiré de ses propres recherches; Rom à tout simplement éludé la question en virant le post (ça c’est de l’ouverture d’esprit! Mais on a tous des progrès à faire dans ce domaine), mais je l’ai conservé comme je le fait généralement pour les articles intéressants, aussi je le reproduit ici:

    « … je reste dubitatif en ce concerne la théorie concernant Suger, car quelques éléments me semblent venir contredire la possibilité d’une création du Tarot au XII° siècle: d’après les dicos étymologiques que j’ai consulté, à cette époque, coupe se dit cupe; baton, bastun ou baston; reyne qui est une forme plus tardive se dit reïne ou raïne; Roy (idem) de dit reï ou reïs; valet se dit vadlez, vaslez, vaslet, au mieux vallet avec deux l; cavalier se dit chevalier; étoile (qui n’apparait sous cette forme qu’au XVI°) se dit esteile; roue se dit ruee; impératrice se dit empereriz; on ne retrouverait le mot bateleur qu’au XIII° siècle, sous la forme basteleur, au mieux batelleur avec deux l. »

    Merci encore à Alex pour ses recherches. Cela laisserait « Suger songeur »… et nous aussi quand aux théories qu’on nous « suggère »! Ceci dit, je pense pour ma part qu’il se peut bien comme tu l’a toi même supposé, que les noms aient évolué avec le temps, et même, que le codage des cartouches soit postérieur aux dessins. Il est évident que le Tarot à évolué dans le temps; les premiers Naïb mamelouks, possédant au départ une fonction oraculaire et prophétique comme l’indique leur nom, ont pu être connu des Templiers et peaufinés par eux bien avant leur vulgarisation en simple jeu de cartes.

    Aussi je te reprends ici:

    « Dans ce cas, quels étaient, par exemple, les noms originaux du Bateleur? De la Papesse? etc. En tout cas, il semble qu’il ne serve à rien de décoder ces noms, et plus fructueux en revanche de chercher les noms originaux des lames, en s’appuyant sur notre connaissance du Code Conver/Rom. »

    Inutile de rechercher les noms originaux en vue d’un décodage, parce que le code du Tarot (pas de Rom) fonctionne avec les noms que nous lui connaissons aujourd’hui; il n’est donc pas inutile de décoder ces noms, ne baisse pas les bras; et comme je te l’ai dit ailleurs, attention également à ne pas te boucher l’horizon en ne t’appuyant que sur le code de Rom; d’ailleurs, s’il t’avait TOTALEMENT convaincu, tu ne te découragerais pas ici. C’est bien ça la faiblesse de ce code: il ne convainc qu’à moitié les chercheurs rigoureux, et pour cause, il n’est qu’à moitié vrai.

    Pour ce qui est des arguments de Charly Averda, ils semblent objectifs et rigoureux, mais dans bien des cas, il est utile de dépasser les apparences fournies par les sources officielles.
    Voici les miens.

    Les gnostiques chrétiens étaient présents partout en Europe, d’une manière particulièrement concentrée en Italie, en France, en Espagne, puis dans les pays anglo-saxons et germaniques. Les Templiers également. On voit que les premiers Tarots qui ont été retrouvés datent du XIV° s., soit le siècle qui à suivi l’éradication du manichéisme. Il étaient à cette époque utilisés exclusivement comme des jeux de cartes (du moins officiellement), ce qui est d’ailleurs la cause de leur popularité, et leur vulgarisation ; mais il évident que le véritable TAROT était au départ conçu à des fins initiatiques (vérifiez la signification de la racine sémitique NB, vous serez convaincus), qu’il n’était pas ainsi diffusé ; les adeptes peignaient leur propre exemplaire à la main, et ne le reproduisaient certainement pas pour le distribuer, le Jeu initiatique devant rester secret pour cause de l’ambiance inquisitrice qui régnait durant ces siècles. C’est pourquoi parmi ceux qui les on retrouvé et se sont basés dessus pour produire leurs versions, personne ne parle de document originaux (gnostiques et forcément hérétiques) datant d’une époque antérieure, ni les interprètes italiens et autres, ni les restaurateurs exclusivement français, car cela aurait signifié leur propre fin. Mieux valait passer pour l’inventeur ou le reproducteur d’un jeu de société, que comme l’interprète ou le restaurateur d’une modalité à caractère initiatique.
    Durant environ un siècle, le Tarot disparaît semble s’être endormi, restant probablement caché comme la semence sous terre attendant qu’on l’arrose ou comme l’étincelle dans le foyer, ou qu’on lui souffle dessus. A mon sens, ces « tarocci et tarocs » du XIV° se basent sur d’anciens originaux du XIII°, un ou plusieurs exemplaires du Tarot peints à la main, retrouvés défraîchis. Comme je l’ai dit, la plupart sont de libres interprétations, d’autres, qu’on trouve seulement parmi ceux de l’école française, des restaurations plus ou moins réussies, et plus ou moins fidèles. Ce sont ces dernières qui possède l’appellation « Tarot de Marseille ».
    Parmi les interprétations françaises, certaines se basant sans doute sur les magnifiques Tarots italiens, on ne s’étonnera pas de trouver des Bagat et des Paga et autres brizigoles. D’autre part, le fait que le français bagatelle, qui vient bien de bagatella attesté depuis 1565, terme associé au Bagatto, le roi du carnaval italien, ne vient pas contrarier le fait que Bateleur est un mot bien plus ancien (eh oui), mais au contraire, vient confirmer le fait que les tarots dont l’arcane 1 porte ce nom de Bagat ou de Paga, ou qui rajoutent des Brizigoles ou des Faons, sont des interprétations libres basées sur les corruptions italiennes, et non des restaurations authentiques du Jeu originel.
    MAT et MATTO partagent sans doute la même racine, mais elle est hébraïque, et c’est bien la piste à suivre ; les français n’ont donc pas forcément copié les italiens, puisque le mot mat se trouve bien en français, pour signifier non pas une, mais plusieurs choses, il faut se renseigner un peu ; et ce qui est sur, c’est que le Tarot doit être mis en regard de la Torah, comme son nom l‘indique.
    Attention également aux accents très méditerranéens de certains mots de l’ancien français, qui ressemblent à ceux d’autres langues latines. On dira aisément Taroc en occitan par exemple, et pourquoi pas en langue d’oïl ; il faut vérifier, c’est une simple supposition, pour donner l’alternative à l’autre possibilité, à savoir que les jeux italiens (interprétés et non restaurés) étaient tellement devenu populaires qu’à une époque tout le monde copiait leur style. Bien entendu, les auteurs de ces versions qui sont de variantes imitations ne possédaient pas d’anciens originaux
    Rabelais appelaient les tarots tareaux, mais comme Charly l’explique très bien sans en tirer les bonnes conclusions, l’orthographe n’était pas fixée avant le XVIII° siècle ; or Rabelais vivait au XVI°, où on pouvait bien les appeler comme on voulait, ici tareaux, là tarocs, et pour d’autres assez rares sans doute, plus au courant de la valeur initiatique d’un nom, TAROT, pas au pluriel s’il vous plait. Pourquoi personne ne voit que Tarocci peut très bien représente l’italianisation de Tarot ? Un italien aura prononcé le T final (« tarote » en roulant le R), et aura donné la forme plurielle puisqu’il y avait plusieurs images. Cela prouve l’ignorance du premier découvreur italien des documents originels : en effet, il ne savait pas que tout comme le mot TORAH, le mot TAROT est basé sur la racine hébraïque TR, qui désigne la modalité, soit un ensemble de modes au travers desquels s’exprime un principe poétique pour nous permettre de l’objectiver. Le pluriel n’est donc pas de mise, et jamais les créateurs du Tarot n’auraient utilisé le pluriel, puisqu’ils n’auraient pas non plus choisi la racine TR au petit bonheur la chance.

    Bonne réflexion et…

    A+ (ça aussi ça veut dire quelque chose)

  5. Jérôme Coulomb Says:

    Premdas, décidément, tu es un vrai bosseur ! Que d’idées… Tu as soif de partager, en plus, c’est évident !

    Un détail, pour ce qui concerne les différents avec Rom : je ne souhaite en aucun cas lui jeter la pierre, ni cautionner des attaques à son égard. Parce que je lui dois d’avoir ressorti mon Tarot du placard, et même un peu plus que ça… Et je ne crois pas être le seul dans ce cas.

    Maintenant, ça ne me gêne pas que tu exprimes tes idées, bien entendu ! Mais je ne veux pas que ce blog devienne un Corral à Règlements de comptes… Ok ?

    Et puis… pense à te reposer de temps en temps. Ça doit fumer dans ta région!… ne va pas rallumer les volcans d’Auvergne 😉

  6. Premdas Says:

    Salut Jérome, alors tu es revenu! les vacances étaient bonnes?

    T’inquiètes pas, je cherches certainement pas à regler mes comptes avec Rom sur ton blog! Je viens d’ailleurs de lui envoyer mes plus plates excuses (sincerement, j’ai un peu abusé).

    Heureux de te savoir par là!

    A+

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